Bonjour,

 J’ai le plaisir de vous annoncer que depuis sa mise en ligne, le Chemin du philosophe connait déjà un vif succès, et nombreux sont ceux qui parcourent ses pages.  Peu encore ceux qui osent les commenter. Je reçois depuis plusieurs jours maintenant, de gentils petits mots d’encouragement pour cette entreprise.  Je tenais donc à vous dire merci, du fond du coeur. Je suis heureuse que ce site, tout neuf, tout frais, cette ébauche, sache susciter votre intérêt et puisse donner à penser. Je tiens à vous remercier, car à travers les parcours divers qui sont les vôtres, vous êtes la preuve que la philosophie est bien vivante, qu’elle n’est pas que l’apanage de quelques uns, qui philosophent dans leur tour d’ivoire.

Je tiens à remercier tout particulièrement Christine Truong, pour son amicale lecture,  et pour avoir – événement marquant pour la vie de ce site – déposé le tout premier commentaire, d’une pertinence et d’une justesse extrême.

Je tiens à vous remercier tous, qui que vous soyez, conseilleurs, amis avertis, promeneurs en passe de découvrir ce site, parce qu’au moment même où je m’apprête à cesser de faire de la philosophie en milieu universitaire, et à en faire d’un peu plus loin (Sciences Po pour l’instant m’appelle), c’est vous qui précisément faites vivre cette sorte de laboratoire, où seront répertoriés mes travaux, mes recherches, les questions que je me pose, qui trouvent des réponses ou qui souvent n’en trouvent pas. Parce que la philosophie, on ne peut pas en faire dans sa bulle, que pour soi, ni même parler du haut de la montagne. Philosopher, ce n’est pas donner des leçons, comme l’on assène des coups de marteau. Il y a cette part de jeu, cet interstice, cette douceur, où l’on suppose que l’autre, cet égal que l’on a devant soi, est capable d’emprunter le chemin. Faire de la philosophie c’est d’abord cet acte d’amour qui consiste à accorder sa confiance. Ce don qui donne à l’autre la possibilité de nous prendre la main, et de nous mener au fil de ses pensées, le long du chemin, sinueux parfois, ardu souvent, de la vérité. C’est donc supposer que « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ». Que l’autre a toujours quelque chose à nous apprendre. Qu’il ne cherche pas à nous berner. Qu’il cherche, comme nous, cette vérité, ce sens à l’existence. Philosopher donc, c’est faire confiance et chercher du sens. Cela implique plusieurs choses : que l’enseignement philosophique n’est pas un savoir qui prend l’autre de haut. Le philosophe ne considère pas l’autre comme méprisable. Cela s’appelle humilité. Une pratique qui n’est pas pourtant humiliation. L’autre ne s’abaisse pas devant nous, nous nous abaissons ensemble. Nous nous releverons ensemble, par étapes, à mesure que nous progresserons dans le chemin de la connaissance. Mais cela suppose aussi la chose suivante : que sans prendre l’autre de haut, on ne le prenne toutefois pas de bas. Expliquons nous : que nous privilégions une écriture simple ne signifie pas pour autant que cette écriture soit au service d’une réalité simple voir simpliste. Il est faut être clair oui, éviter autant que faire ce peut le jargon, sans cependant tomber dans l’écueil du réductionnisme.

Je compte sur vous pour m’aider à tenir la barre de notre beau navire,

Amicalement aux amis de la sagesse,

Marine Azencott